Qì Gōng

Le Qì Gōng et ses Deux Écoles

[LOGO:Art de Respirer Profondément

Le Qì Gōng et ses deux grandes écoles

qìgōng, qi gong, chi gong ou chi kung ⇒ travail du souffle ou de l'énergie interne.

Le Qigong est une pratique méditative chinoise composée de mouvements physiques lents et d'exercices respiratoires conscients, visant à améliorer la santé générale du pratiquant : la souplesse, la vitalité, la respiration, la circulation du Qi (le souffle, l'énergie).

Il s'agit de séries d’exercices qui ont été mises au point principalement par deux grandes écoles :



Le Qì Gōng et ses deux niveaux de pratique

Le Qigong se pratique à deux niveaux. le Weitan Qigong se concentre sur le juste mouvement, la respiration et les étirements. Le Neitan Qigong ajoute une difficulé supplémentaire : la circulation et le ressenti de l'énergie QI par le pratiquant. Seule, l'école taoïste pratique le Neitan Qigong.

Le Weitan Qi Gong

WEITAN QI GONG = Travail externe sur l’énergie respiratoire

Le Wai-tan Qi Gong est un ensemble d’exercices physiques destinés à concentrer le chi dans une zone du corps par une contraction musculaire, puis à le disperser et le distribuer dans tout le corps par un relâchement musculaire. Cette répétition de contractions et relâchements a des effets rapides sur la santé.

Wai-tan permet de combiner l’exercice physique et l’exercice respiratoire Tu-Na : TU étant l’inspire par le nez, NA étant l’expire par la bouche. Le type de respiration pratiquée est une respiration douce (sans bruit et avec un flux régulier), très lente, ventrale (abdominale) ou thoracique (inversée).

[IMG:Respiration abdominale]

Weitan Qigong se présente sous deux formes : les exercices statiques et les exercices dynamiques simples.

Wai tan statique : Le travail externe est réalisé par le maintien du corps ou d’une partie du corps dans une posture particulière durant quelques minutes, voire plus longtemps. Le muscle ou groupe musculaire est sollicité sans contractions répétées. La détente est réalisée en fin d’exercice, lors du relâchement de la posture. En maintenant une position, le Chi s’accumule localement, le muscle se met également très vite à travailler. C’est en relâchant doucement la tension en fin d’exercice que la pression du chi se libère. Ce dernier se remet à circuler, tout en nettoyant au passage les méridiens bouchés et centres énergétiques perturbés. Aucun risque ici d’excès de zèle – aucun danger de San-kung.

Waitan dynamique : L’afflux de chi est provoqué en une zone précise par l’alternance de tension et de relaxation d’un muscle, d’un groupe musculaire, accompagné d’une attention soutenue sur ce point ou cette zone. Il se pratique sans effort, dans un état de relaxation physique et de calme mental. La concentration permet à l’esprit de contrôler la respiration et de la coordonner avec le mouvement.

Comment, quand et où pratiquer le Weitan Qi Gong ? Wai tan Chi-kung est réalisé idéalement en plein air, face à l’Est le matin, pour prendre l’énergie du soleil. Fermez la bouche et placez la pointe de la langue contre le palais. La salive peut ainsi s’accumuler et la gorge sera toujours lubrifiée même durant la concentration sur la respiration. Wai tan est pratiqué à jeun d’au moins une heure afin que la digestion ne monopolise pas le Chi, et sans avoir trop faim, ce qui pourrait déconcentrer.

Le Neitan Qi Gong

NEITAN QI GONG = Travail interne sur l’énergie respiratoire

Le Neitan Qi Gong est un ensemble d’exercices internes destinés à ressentir le Qi (l'énergie interne), à le faire circuler dans tout le corps, à l'accumuler dans les Dantien et dans les vaisseaux Ren Mai (VC) et Du Mai (VG) et à le distribuer dans les méridiens. Ces exercices exigent une coordination plus grande à la fois du mouvement, de la respiration, de la concentration et de la circulation du Qi. Ces exercices sont à pratiquer en principe, sans excès, au sein d'une école.


Qì Gōng - L'art de respirer

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Le Qì Gōng est l'art de la respiration

Celui qui ne pratique pas de sport de façon régulière n'utilise que 60 % de sa capacité pulmonaire. Cette passivité a un effet pervers puisque cette capacité pulmonaire va diminuer graduellement, ce qui empêchera les autres fonctions de travailler normalement. Le corps se pollue, les fonctions s'atrophient …

Dans la pratique du Qi Gong, plusieurs types de respiration sont utilisés, et notamment :


La respiration profonde ralentie

La respiration ralentie et profonde est un exercice très salutaire pour la santé. Elle permet de retrouver la fonction respiratoire et de la développer. La respiration ralentie diminue l’activité cardiaque : le rythme cardiaque ralentit. La respiration ralentie diminue également l’activité mentale : les pensées (souvent négatives quand le mental n’est pas contrôlé) deviennent moins fréquentes, moins sciantes (moins harcelantes), plus ténues, moins accrochantes. La respiration profonde permet d’accompagner et d’intensifier les mouvements d’assouplissement : les élongations possibles deviennent plus amples, les limites de la douleur reculent. Une grande diversité d’exercices permet de réaliser cette respiration profonde ralentie. Les formes de Taijiquan le permettent également. Suivant les durées relatives de l’inspire et de l’expire, les effets sont différents. " Inspire court – expire long " produit le calme, refroidit le corps – l’énergie s’accumule. La respiration abdominale refroidit (la chaleur suffisante est maintenue dans le corps en ralentissant la respiration). " Inspire long – expire court " excite, échauffe - l’énergie se manifeste. La respiration inversée réchauffe.

La respiration abdominale

[IMG:Respiration abdominale]

Les occidentaux, stressés par leurs activités débordantes et minutées, lèvent les épaules et respirent avec la poitrine. Du fait de la rigidité de la cage thoracique et de l'absence de conscience respiratoire, la respiration habituelle limite fortement la capacité respiratoire. L’énergie est alors bloquée dans la partie supérieure du torse. La respiration est dite « costale ».

La respiration abdominale (profonde, ralentie) utilise, quant à elle, l’abdomen. Ce dernier se gonfle et se dégonfle très librement, ce qui constitue un excellent massage interne des organes situés dans la cavité abdominale : foie, estomac, pancréas, rate, reins, intestin, côlon. Et ceci, parce que le diaphragme monte et descend bien davantage que durant une respiration normale ou durant une respiration haletante accompagnant un effort physique. Par la pratique de la respiration abdominale, la sérénité revient, les épaules redescendent, la respiration devient plus libre, l’énergie bloquée dans la partie supérieure redescend, le diaphragme retravaille au niveau de son élasticité. La respiration abdominale est la respiration relaxante, elle est pratiquée dans les exercices de méditation. L’inspire (Yin) s’accompagne du gonflement libre de l’abdomen. Elle énergise de l’intérieur : échauffement intérieur, refroidissement extérieur. Dans ce type de respiration, le diaphragme descend et les glandes surrénales peuvent descendre également de 2 cm : le massage interne est important.

La respiration inversée

[IMG:Respiration inversée]

C’est la respiration dite émotionnelle ou mentale ou martiale. L’inspire (Yin) s’accompagne d’une contraction abdominale, sans gonflement de la région costale. Naturellement, quand nous rions, quand nous sommes tristes, nous pratiquons cette respiration dite émotionnelle. Quand notre mental intervient pour agir avec intention en suivant sa pensée, nous pratiquons également cette respiration dite mentale : on l’utilise en arts de combat. Dans ce type de respiration, le diaphragme est maintenu en position haute : il n'y a pas de massage des organes inférieurs. Comme l'air est comprimé dans la cage thoracique, il s'en suit une sollicitation importante du coeur et des poumons. Elle permet à l’énergie de se manifester : transpiration. Elle s’accompagne normalement d’un inspire plus long.

Le Qì Gōng est l'art de la circulation du QI

Le Qi Gong est un Art de la circulation de l'énergie interne

Le Neitan Qi Gong développé par les taoïstes permet, grâce aux exercices de visualisation et de concentration, de prendre conscience petit à petit de l'énergie CHI, de la faire circuler dans le corps suivant des parcours connus de la MTO (Médecine Traditionnelle Orientale), les méridiens. Ce sont principalement les vaisseaux merveilleux DU MAI (DM - VG - Vaisseau Gouverneur) et RAIN MAI (RM - VC - Vaisseau Conception) et les méridiens d'organes et d'entrailles.

Le Qi Gong est un Art pour accumuler, exprimer et distribuer de l'énergie

Le Qi Gong est un art, quant au bon usage de l'énergie. Si l'énergie est accumulée et n'est pas utilisée, elle risque de devenir néfaste et de se retourner contre la personne qui la possède. Bien utilisée, bien gérée, elle peut servir, pour soi-même mais aussi pour l'entourage.

Une personne pleine d'énergie rayonne sur son entourage. Elle est positive, attire l'amitié, amène la joie de vivre, fait prendre conscience et agit de manière économique en bon gestionnaire.


Qì Gōng - Son histoire

[LOGO:Histoire

[IMG] Le Qi Gong provient des gymnastiques taoïstes de longévité. On y retrouve l'intuition chinoise du wei wu wei (« agir sans agir »). On peut aussi en avoir une conception simplement hygiéniste, détachée de toute référence spirituelle ou religieuse : le Qigong simplement vu comme une pratique de santé. Elle fait d'ailleurs partie intégrante de la médecine chinoise au même titre que les acupressions et l'acupuncture en particulier. La pratique du Qigong s'est enrichie cependant au contact du bouddhisme. Au fil des siècles, des lignées de Maitres mettent au point ces méthodes. A certains moments, le Qigong vit des heures de gloire. A d'autres moments, il est interdit et même accusé de tous maux.

[IMG] Des documents anciens permettent de se représenter les exercices de santé qui étaient réalisés par les ancêtres. Tous ces exercices ont cependant évolué avec le temps parce que les maîtres des différentes écoles ont apporté leur savoir. Il est quasi certain que ces exercices anciens sont perdus. Leur esprit a toutefois été sauvegardé par la transmission orale et expérimentale de génération à génération. Les formes qui sont pratiquées aujourd’hui sont des formes modernes qui se réfèrent aux formes anciennes (d’après les documents anciens).

Il existe deux grands courants qui permettent de classer les séries de Qigong.

Les Qi Gong taoïstes qui recherchent davantage l’harmonie du corps et de l’esprit,

Les Qi Gong bouddhistes qui insistent sur l’entraînement du corps et de l’esprit,



L'histoire du Qì Gōng d'origine taoiste

Le Mont Wu Dang du Nord de la Chine est la référence de la tradition taoïste et est également le vivier des écoles dites « internes » ou « souples » telles que :

On trouve quelques Weitan Qi Gong (Qi Gong externes) d’origine taoïste, dont le plus connu est :

Hua-to (110-207) Hua-to (110–207) est un médecin et chirurgien chinois ayant marqué l'histoire de la médecine. On lui attribue la découverte de la narcose (ma zui fa) et l'art des ouvertures abdominales (kai fu shu). Les chroniques relatent diverses opérations d'une certaine complexité (laparotomie, lithotomie, greffes d'organes, résections intestinales, …) qu'il réalisa sous sédation au chanvre indien. Il serait l'inventeur de la suture chirurgicale. Il utilisa divers remèdes comme des onguents contre les inflammations ou des traitements contre les ascaris. Il aurait été le premier à utiliser la phalange comme unité de mesure. Il préconisait la balnéothérapie et l'hydrothérapie. Hua To note aussi que la culture physique facilite la digestion et la circulation et qu'elle fortifie le corps. Il invente aussi le Wuqinxi, « Jeu des Cinq Animaux », un Weitan Qi Gong imitant 5 animaux (tigre, cerf, ours, singe, grue).

C'est le WU QIN SHI Qi Gong.

L’école taoïste s’est intéressée à l’imitation des animaux, de par leur manière de se déplacer, pour ses effets bénéfiques sur la santé au niveau des muscles, tendons, articulations en fonction de l’animal imité : déplacements avec souplesse, agilité, puissance, en volant, en rampant, en sautant ... etc.

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Zhang San-feng (1391-1459) Le personnage le plus célèbre de ces Arts est l’ermite taoïste Sang Chang Feng (1391-1459).
L’apport des taoïstes du mont Wu Dang est grand dans le développement des Qi Gong et des arts martiaux internes. Ils se développent à partir de la notion de Tao, loi immuable universelle qui rythme et permet la cohésion de ce qui compose l’Univers. Ils sont composés de techniques corporelles, respiratoires, de concentration, de visualisation et de méditation et ont pour but de s’entraîner dans la pratique de la philosophie du Tao énoncée dont les textes du Yi King datant de 2500 ans. Le Yi King est le livre sacré Taoïste, le Livre des Transformations et des Mutations de Lao Tseu : Yin – Yang, plein – vide, cycles ... etc.
Les Qi Gong taoïstes se montrent fort intéressés par l’aspect médical, par les méthodes de longue vie et par les procédés de nutrition du principe vital.

Ces Qi Gong sont généralement classés dans les Qi Gong internes, les Neitan Qi Gong.
Le Neitan Qi Gong va de l’intérieur vers l’extérieur, se pratique assis ou debout.
Pendant les Dynasties des Song, Tang, Jin, Yuan, de 960 à 1368, on assista à une floraison d’écoles taoïstes qui proposèrent des enchaînements de Neitan Qi Gong, et notamment :



L'histoire du Qì Gōng d'origine bouddhiste

Bodhidharma (? - 536 ?) Le Haut Lieu de pratique et qui fait référence depuis toujours de la Tradition bouddhiste est le Monastère de Shaolin qui se trouve dans le Sud de la Chine. C’est la source des écoles dites externes ou dures : le Kung Fu.
Le personnage le plus célèbre, qui serait à l’origine de nombreux arts martiaux et qui aurait introduit le Qi Gong bouddhiste au VIe siècle après J.-C., s’appelle Bodhidharma dit "Da Mo" ( ... - 536). Il s'agit d'un moine indien illuminé aux origines royales. Celui-ci, trop bouillant pour l’empereur, est obligé de se réfugier dans un Monastère de la Petite Forêt (Shaolin Shi), monastère qui avait déjà une très grande réputation. Après un supplice qu’il s’impose, il est obligé de recouvrer la santé grâce à des exercices. Il les proposera ensuite aux moines qu’il trouve de santé trop délicate que pour pouvoir méditer.
Les Qi Gong bouddhistes, axés sur la méditation, se développent à partir de la notion de VIDE. Selon les bouddhistes, le vide est une valeur positive. Faire le vide délivre des soucis ! Il aurait apporté ainsi la méditation DHYANA (CHAN-NA en chinois et mieux connue sous le nom ZEN en japonais).

Les Qi Gong bouddhistes sont classés généralement dans les Qi Gong de type externe (WAIJIA), les Weitan Qi Gong. Les plus connus et plus réputés sont :

le BA DUAN JIN Qi Gong : les huit Pièces de Brocart ou Les huit Trésors de Soie
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le YI JIN JING Qi Gong : la méthode d’assouplissement des muscles et des tendons
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la forme des dix huit mouvements (correspondant aux 18 arhats bouddhiques). Cette méthode donnera naissance à un enchaînement dit « Exercice des paysans » ou
le YI JIN XI SUI JING Qi Gong : nettoyage de la moëlle et des sinus
le WU QIN XI Qi gong : le Jeu des Cing animaux (l’aigle, le tigre, le singe, l’ours, le serpent). L’école externe bouddhiste développe cette dernière technique à partir de l’école taoïste mais avec d’autres buts. Elle imite les animaux pour ses applications en art de combat, en fonction des spécificités des animaux qui griffent, pincent, arrachent, projettent, piquent, frappent. Elle a donné le jour au Kung Fu.
le YING Qi Gong : ensemble d’exercices visant à concentrer l’énergie afin de rendre le corps invulnérable aux chocs et aux coups. Ces Qi Gong sont des formes allant de l’extérieur vers l’intérieur et généralement pratiquées debout.


Le Qì Gōng de nos jours

[IMG] Le Qigong a été interdit et accusé de tous maux. Ce fut le cas durant la Révolution culturelle en Chine continentale. Il faudra attendre la fin des années 1970, dans un contexte de détente économique, peu après les premières réformes libérales et la première apparition du chômage, pour que le Qi Gong réapparaisse. Les chinois y voient alors une façon de mettre en valeur leur culture traditionnelle. Ils participeront notamment à la promotion du Qigong à travers les « salons de la santé » qui lui sont consacrés au début des années 1990. Une foule d'écoles et d'organisations surgissent d'un seul coup, mais leur objectif est parfois simplement mercantile. Une école de Qi Gong se détache : le mouvement Falun Gong, dont la doctrine est nettement religieuse : elle s'empare des techniques de Qi Gong. En l'espace de sept ans, elle compte environ 80 millions de pratiquants. En 1999 commence la grande répression de ce mouvement ainsi que la reprise en main de la majorité des méthodes de Qi Gong par les autorités chinoises.
Ces techniques de santé ancestrales sont enfin découvertes par la population occidentale. Tous ces exercices évoluent avec le temps et participent à la vie qui est changement. Les formes qui sont pratiquées aujourd’hui sont des formes modernes qui se réfèrent aux formes anciennes (d’après les documents anciens). Elles ne modifient en rien les buts recherchés et atteignent toujours les mêmes résultats au niveau de la santé.